Vélo avec un nouveau né ?

Quand petit N s’est annoncé, comme beaucoup de futurs parents on a été face à des questions purement matérielles pour l’accueillir dans les meilleures conditions.

A l’époque j’avais une voiture par mon entreprise, papa allait 2 fois par semaine au travail à vélo et nous avions une voiture pour le couple. Durant mon congé maternité, je devais rendre la voiture à mon entreprise. Le travail de mon chéri était trop loin pour envisager qu’il aille tous les jours avec un vélo non assisté au travail (13 kms dans chaque sens). Je n’envisageais pas non plus de rester seule à la maison sans moyen de transport fiable ne serais-ce que pour aller voir une copine ou faire les courses (les bus étaient mal desservis là bas). Super papa m’a reparlé de l’achat d’un vélo cargo plutôt que d’une deuxième voiture. Personnellement je n’étais qu’a moitié emballée au départ car c’est un sacré investissement, j’avais donc fait des recherches poussées sur toutes les possibilités. Cet article décrit le cheminement qui nous a amener à acheter au final un cargo.

Dans mes recherches, voici les possibilités que j’ai trouvé pour transporter un nouveau né à vélo :

- Le portage à vélo : EXTRÊMEMENT DANGEREUX

La première idée que l’on a eu et que l’on retrouve beaucoup sur le net c’est le portage (physiologique) à vélo. Même si je suis archi fan de portage, convaincue de ses bienfaits etc, c’est à oublier immédiatement. Au même titre qu’on ne porte pas un bébé dans une voiture qui roule où quand on fait du ski ou de la planche à voile ! C’est extrêmement dangereux car en cas de chute votre bébé n’a aucune protection et vous ne pourrez probablement pas le protéger. Pire encore, comme le centre de gravité du porteur à été modifié par le poids de bébé, le risque de chute est plus élevé en cas de léger déséquilibre.

- Les sièges guidon et / ou porte bagage

A partir de 9 mois pour les sièges guidon et porte bagage selon les homologations des fabricants. Le bon sens veut que le bébé soit confortable en position assise sans mainteins particulier sur toute la durée du trajet : ce n’était donc pas adapté à notre besoin.

- Le cosy sur le porte bagage

Dès le début de mes recherches je suis tombée sur un article élogieux. Pour environ 90 euros, ce système permets de clipser et déclipser la coque cosy de bébé. C’est de loin le système le moins encombrant et le moins cher, surtout si on a prévu d’acheter un cosy. Cependant, en cas de chute, le cosy est fixé en hauteur: le choc (souvent latéral) sera plus violent que si il était fixé plus bas. L’autre gros inconvénient que je vois à ce système c’est que bébé est placé derrière le conducteur, j’avoue que personnellement je préfère le voir car j’avais peur de pas l’entendre si il pleure ou grogne avec un grand vent ou dans une rue bruyante. 

- La charrette derrière

C’est une autre idée très rependue, de plus il existe des sièges ou hamacs avec des réducteurs spéciaux pour les nouveaux nés qui ont été conçus dans les pays d’Europe du Nord et Allemagne. Pour la remorque il faut compter entre 100 et 350 euros et environ 100 euros pour le siège et son réducteur. Cette solution permets de surcroît de transporter deux enfants en même temps. Sur certaines remorques il y a une roue avant amovible qui transforme la remorque en poussette jumeaux.

La FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) qui est THE référence en matière de déplacements vélo, sécurité vélo etc... donne l’avis suivant pour ce type de produit : « Stables, logeables tout en restant pliables, offrant une bonne protection et généralement peu onéreuses, elles ont trouvé un public large, que ce soit en usage loisir ou au quotidien. Cependant elles ont tendance à prendre un peu de place sur la route et sont peu confortables sur les chemins puisque leurs roues ne suivent pas la trace du vélo. Ces remorques sont généralement fixées au niveau de l’axe de la roue arrière en un point [...]. Il est nécessaire d’être assez prudent avec ces remorques chargées lorsqu’on aborde pentes et virages. Moins utilisées à présent, les classiques remorques à deux roues, se fixant au niveau de la selle, permettent le transport de charges importantes. Cependant, leur style vieillot, leur poids et leur encombrement n’en font plus que des engins réservés aux loisirs. » https://www.fub.fr/moi-velo/velos/equipement-accessoires

De plus, ici encore, j’aime pas trop que tout petit bébé soit à l’arrière, mais en plus « loin » derrière ce qui fait que dans des lieux bruyants vous ne l’entendrez pas avant qu’il hurle (je parle d’un tout petit, pas d’un bambin hein 😉 ). Également c’est pas forcément le système le plus pratique à cause de sa largeur lorsqu’il faut passer entre des poteaux de piste cyclable ou des portillons.

- Le cargo

C’est un vélo à 2 roues (biporteur) ou à 3 roues (triporteur) qui possède un bac devant permettant de mettre 2 ou 3 enfants, parfois meme plus (ou les courses….). La plupart sont assistés et les tarifs démarrent pour les entrées de gamme vers les 1 000 euros et quand on va sur du haut de gamme cela peut atteindre les 5 000 ou 8 000 euros sans soucis, voire plus selon les options choisies. Selon les marques on peut soit installer un adaptateur à cosy pensé spécialement pour le vélo, ajouter un siège de remorque à vélo avec le réducteur nourrisson. Le principal inconvénient de cette solution, au-delà du coût d’achat c’est qu’il faut pouvoir le garer dans un lieu sùr et suffisamment grand / accessible. L’autre aspect qui peut en freiner plus d’un, c’est que contrairement aux remorques que l’on trouve facilement et un peu partout, peu de vélocistes vendent des cargos: il faut parfois faire des kilomètres pour en essayer un et si on veut tester plusieurs marques c’est parfois un véritable chemin de croix. 

Je ne vous cache pas que nous avons choisi un biporteur haut de gamme car nous voulions « une deuxième voiture », que nous avions la place et le budget (ca reste moins cher qu’une clio ou une zoé, hein, et puis on a pas les frais d’essence / assurance qui vont avec 😉 ).

Le triporteur est d’apparence plus stable mais il est aussi plus lourd, moins maniable et beaucoup plus encombrant (ne passe pas les portillons…). Sur les triporteurs, le souci est aussi le risque de renversement, en passant un trottoir un peu haut ou un virage serré pris un peu vite et hop un triporteur sur le coté. Bien-sur cela arrive pas tous les 4 matins mais le jours où cela arrive on peut vite se sentir bien bête surtout si on est seule avec plusieurs enfants qui pleurent dedans un peu sonnés.

Le biporteur demande un peu de prise en main car comme la roue avant est déportée par rapport au guidon, l’équilibre n’est pas tout à fait le même que sur les vélos classiques mais au delà de 10 km/h ils sont hyper stables. Le gros avantage c’est que c’est hyper maniable, la caisse  est pas plus large que le guidon, on passe « partout ».

Pour moi, ce type de vélo est génial quand on va en avoir un usage quotidien ou presque, mais du coup il faut qu’il soit hyper fonctionnel et facile d’entretien. C’est pour cela qu’il est important de regarder les accessoires / confort et que pour notre part nous sommes partis sur du haut de gamme.

Notre retour d’expérience ? On a reçu le vélo en mars 2020, quelques jours avant le 1er confinement. On a roulé plus de 2 000 kms avec en moins d’un an alors que nous l’avons beaucoup moins utilisé que prévu à cause du télétravail. Petit N. l’adore petit C. aussi d'ailleurs, il n’y a pas d’autre mot, durant les premiers mois ils s’endorment dedans quasi instantanément avec le bercement provoqué. C’est selon nous une très bonne alternative à la voiture de ville à condition d’être organisé (batterie chargée…) et suffisamment bien équipé pour rouler avec toutes les météos. D’un point de vue financier, outre le prix d’achat et l’ajout de nouveaux accessoires (console avec GPS intégré) il nous a coûté un peu d’électricité et deux révisions chez un professionnel (tous les 1 000 kms environ) soit beaucoup moins cher que l’assurance, l’essence et l’entretien d’une voiture. Mon grand regret reste cependant que beaucoup d’automobilistes sont peu respectueux des vélos (en général) malgré les efforts d’infrastructures mis en place.